Venue: Université de Balamand. Liban.

Date: 22-23 mai 2013.

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apc

Abstract

Un peu partout dans le monde, les pratiques pédagogiques se référent de plus en plus à une approche par compétences qui cherche à développer « la possibilité par les apprenants de mobiliser un ensemble intégré de ressources pour résoudre une situation-problème appartenant à une famille de situations » ((DE KETELE, J.-M. & GÉRARD, F.-M. 2005).). Au Liban, les nouveaux programmes (surtout ceux du cycle 1 qui sont en cours d’expérimentation) sont formulés en termes de compétences à développer, alors que les programmes antérieurs étaient formulés en termes d’objectifs correspondants aux contenus de connaissances à faire acquérir aux élèves. Ainsi deux aspects majeurs marquent donc le nouveau programme libanais: la conception de l’apprentissage mise de l’avant et le passage des objectifs aux compétences. Dans ce séminaire la présentation de cette approche par compétences, en tant que nouvelle logique d’enseignement, sera articulée autour de plusieurs questions :

  1. Quels liens y a-t- il entre les perspectives théoriques sous-jacentes à la conception de l’apprentissage privilégiée dans le cadre de la réforme et le choix de formuler le programme par compétence?
  2. Adopter le langage des compétences suffit-il à modifier la structure des programmes qui peut demeurer foncièrement additive, séquentielle et linéaire?
  3. Quel est le sens de la notion de « compétence » dans le nouveau programme libanais?
  4. Est-ce que l’adoption de l’approche par compétences durant la scolarité obligatoire est un effet de mode ou une réponse à l’échec scolaire? Suffit-il seulement d‎‎‎’y adhérer sans dire pourquoi cette insistance aujourd’hui?
  5. Quelles sont les implications d’une approche par compétence pour l’ensemble du fonctionnement pédagogique et didactique: rapport aux savoirs et à la culture, la façon d’enseigner et de faire apprendre, les nouvelles façons d’évaluer, la formation des enseignants?
  6. Quels sont les avantages, les limites et les risques potentiels que génère l’approche par compétence?

C’est autour de ces quelques questions, et parmi une multitude d’autres, que nous désirons articuler nos réflexions durant les deux journées du séminaire dans la perspective de montrer la mise en œuvre de cette logique des compétences au sein des écoles au Liban, et d’étudier ainsi les motivations qui ont incité les responsables à se convertir aux compétences.

OBJECTIFS DU SÉMINAIRE

Ce séminaire propose une réflexion pluridimensionnelle sur l’approche par compétences (APC), revisite le concept, le redéfinit, et questionne la place qui devrait être la sienne dans les nouveaux curricula au Liban. Comme nous le savons, cette nouveauté constitue au Liban la pierre de touche dans l’élaboration de nouveaux curriculums scolaires : les instructions, les modalités d’évaluation, la conception des manuels scolaires, la formation des enseignants seront orientées vers l’application de cette approche dans les pratiques de classe, les pratiques d’évaluation, etc.

Pourquoi choisir une telle approche curriculaire ? Est-ce un effet de mode ? Ou un fort désir de changer ce qui existe ? A-t- on réfléchi au profil de sortie de l’élève ? Aux problèmes posés par l’ancien système éducatif ? C’est sur cette base que nous invitons les intervenants à présenter leurs travaux, leurs observations et leurs expériences.

RÉPARTITION DES AXES DE RÉFLEXION

Le séminaire est réparti sur quatre axes :

  • 1 er axe : Aperçu général sur l’approche par compétences: Cet axe traite le concept de compétence et ses caractéristiques, en proposant la pédagogie de l’intégration comme cadre conceptuel à cette approche, dans l’appropriation du savoir.
  • 2 ème axe : Le curriculum selon l’APC: Cet axe vise à détailler les implications de l’APC dans l’élaboration des curriculums d’enseignement, notamment au Liban. Ainsi le nouveau curriculum libanais présente deux caractéristiques importantes : l’insertion des savoirs disciplinaires dans une optique de développement de compétences, et l’introduction de compétences transversales. Les savoirs disciplinaires sont insérés dans des compétences qu’ils contribuent à développer en leur fournissant des ressources indispensables. Ces savoirs disciplinaires deviennent des outils pour l’apprenant au service des compétences et les apprentissages auxquelles ils donnent lieu contribuent à la formation de la pensée.
  • 3 ème axe : APC et pratiques des enseignants en classe: Cet axe porte sur l’impact de l’APC sur les apprentissages en classe et son implication sur les pratiques des enseignants. Deux aspects seront abordés : l’aspect organisationnel (les différents types d’activités d’apprentissage, leur planification et leur organisation, le traitement de l’erreur…) et l’aspect pédagogique (méthodes et techniques diverses…).
  • 4 ème axe : L’évaluation selon l’APC : Le dernier axe met en relief les caractéristiques de l’évaluation selon l’APC. Selon cette approche, l’évaluation conduit à évaluer les acquis des élèves à travers des situations complexes nécessitant une production complexe de la part de l’élève. Les techniques classiques de validation des épreuves d’évaluation ne peuvent dès lors pas être utilisées telles quelles. La mise en œuvre de l’approche par compétences engage l’école dans un processus de réflexion et d’exploration de nouveaux modèles d’évaluation. L’évaluation doit être plus positive et non plus uniquement fondée sur l’appréciation à partir des erreurs. D’une part, elle doit servir à déterminer les points forts des élèves, d’autre part, elle doit  permettre d’identifier les obstacles à l’apprentissage afin d’y remédier par les mesures pédagogiques adéquates. Donc les questions qui se posent sont : comment réaliser une évaluation pertinente des compétences – et de quelles compétences précisément ? Comment favoriser chez les apprenants une prise de conscience et une appropriation de leur apprentissage et les amener à devenir acteur de leur parcours de formation ?